Une exposition de Rad Hourani
6 octobre — 16 décembre 2023
Vernissage — Jeudi 5 octobre 2023 – 17h30 @ Artexte
« Aussi nativistes qu’ils puissent paraître, les systèmes d’écriture que nous utilisons pour communiquer sont des pratiques apprises et acquises. Par l’instauration de règles syntaxiques et lexicales normatives, la société contribue à distinguer l’autorité en traitant les individus traditionnellement éduqués avec respect et éloge, tout en négligeant ceux qui n’ont pas les mêmes compétences en matière d’alphabétisation.
Ancrée dans ma propre expérience en tant qu’artiste neurodivergent, l’exposition Classe de langue vise à ouvrir un dialogue sur les handicaps invisibles et les questions de littératie. En réinventant la salle de classe et l’alphabet, je m’interroge sur la manière dont la linguistique pourrait faciliter la structure de nos langues synthétiques, notamment en déconstruisant les normes et les binaires du langage.
Les œuvres de ce corpus remettent également en question le peu d’importance accordée à la stimulation sensorielle dans les programmes pédagogiques et les espaces publics, illustrant un héritage éducationnel discriminatoire à l’égard des personnes neurodivergentes. Classe de langue est une exploration des possibilités que recèle une approche décloisonnée du langage et une invitation à tous·tes à se réapproprier l’écriture à leur façon. »
— Rad Hourani
Consultez l’opuscule de l’exposition ICI.
Rad Hourani est un artiste interdisciplinaire qui utilise la sculpture, la peinture, la photographie, le costume, l’architecture, le commissariat, la performance, le texte, le son et la vidéo. Son approche hybride aux arts visuels est guidée par la remise en question des hiérarchies établies, ce que renforce le décloisonnement entre les disciplines. Sa pratique artistique interroge la disposition de l’humain à la normativité et au conformisme, laquelle est conditionnée par les systèmes sociaux géopolitiques, religieux, sexuels et économiques. Hourani observe les nombreuses façons dont nos préjugés et biais, inculqués socialement, divisent les humains selon des catégories arbitraires et génèrent de la violence.
En tant qu’artiste classifié PANDOC, queer, dyslexique (TDA), dysgraphique et dysphonique, son approche multidisciplinaire favorise des conversations à plusieurs facettes qui s’inscrivent dans une perspective non hiérarchique. Ses études anthropologiques, qui remettent en cause les préjugés catégoriques d’identité vue par la société, impliquent des recherches menées en profondeur pour inspirer la réflexion et encourager les discussions autour des enjeux d’inclusion et d’inégalité.
Son travail a été exposé à l’échelle internationale, notamment aux Jardins du Palais-Royal (Paris, 2009), au Centre Pompidou (Paris, 2012), à la Tate Modern (Londres, 2013), au Guggenheim (Bilbao, 2017) et plus récemment, au Museum of Fine Arts (Boston, 2019) et au Noguchi Museum (New York, 2019).