Une exposition commissariée par Manon Tourigny
19 avril — 22 juin 2024
Vernissage — 18 avril 2024 — 18h00 @ Artexte
C’est dans l’état d’esprit de transmission d’un savoir intergénérationnel que la commissaire Manon Tourigny s’est intéressée à la nourriture, sachant qu’il s’agit d’un sujet souvent abordé dans l’histoire de l’art. Bien que son traitement diffère d’un siècle à l’autre selon l’évolution des pratiques, la nourriture a souvent été mise en scène […]. À son grand étonnement, elle a déniché plusieurs livres de recettes et a décidé d’en faire son sujet principal.
Nombreuses sont les propositions artistiques locales qui démontrent un besoin collectif de partager des histoires de famille, des souvenirs d’enfance, des savoir-faire oubliés, des goûts qui nous rapprochent de notre culture ou des moments inoubliables. Dans cette même optique, les livres de recettes sont des indices de l’évolution des habitudes culinaires de la société. Chaque livre permet de retrouver une certaine forme de plaisir que peut apporter un mets cuisiné par soi-même ou par un proche. C’est aussi une manière concrète de prendre soin des autres. Mettre la table se concentre sur le partage, l’hospitalité, le réconfort, les souvenirs, les plaisirs, la matière, la transmission du savoir.
C’est la façon de Manon Tourigny de se présenter au public en tant que directrice d’Artexte et ce qu’elle souhaite privilégier pour les prochaines années, soit de conserver un patrimoine artistique pour les générations présentes et futures, mais surtout, le partager avec nous dans un esprit d’ouverture.
Avec les œuvres de : Pierre Ayot, Marc-Antoine K. Phaneuf et Karen Tam 譚嘉文
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Manon Tourigny est née, vit et travaille à Tio’tia:ke/Mooniyang/Montréal. Détentrice d’une maîtrise en études des arts de l’UQAM, elle est commissaire et autrice. Elle s’intéresse à la vidéo, à la photographie, à la performance et aux pratiques artistiques qui s’inscrivent dans l’espace public. Elle a rédigé de nombreux articles pour des revues spécialisées (Ciné bulles, CV photo, esse arts + opinions, Vie des arts, Espace et Inter), en plus d’écrire des opuscules pour différents organismes (centres d’artistes, centres d’exposition et musées). Depuis plus de vingt ans, elle s’est impliquée dans le milieu des arts visuels, notamment à VIVA! art action, DARE-DARE, au RCAAQ et au Centre CLARK en tant que codirectrice générale et artistique. Elle est membre du CA du Regroupement de pairs des arts indépendants de recherche et d’expérimentation (REPAIRE). En 2024, elle publiera un conte illustré par Fanny Mesnard, qui adopte une perspective écoféministe et questionne notre manière d’occuper le territoire.
Pierre Ayot est un artiste canadien multidisciplinaire né en 1943 et décédé en 1995. Il a grandement contribué à l’ouverture des frontières entre les modes de représentation, conjuguant photographie, estampe, vidéo, peinture et sculpture et développant ainsi un langage unique et inclassable. Ses œuvres, qui ont été l’objet de plus de trente expositions individuelles, font partie de la plupart des grandes collections publiques, privées et d’entreprises canadiennes et de quelques collections à l’étranger. De grandes expositions lui ont été consacrées, notamment en 1980 au Musée d’art contemporain de Montréal, en 1992 au Musée national des beaux-arts du Québec (Pierre Ayot et son Museum Circus), en 2001 au Musée des beaux-arts de Montréal (Pierre Ayot : Hors-cadre(s)) et en 2016, dans le cadre de la grande rétrospective (Pierre Ayot – Regard critique), commissariée par Nicolas Mavrikakis et présentée en cinq lieux à Montréal. Ses œuvres font partie de l’exposition Pop la vie!, en cours au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’en juillet 2024. Le Prix Pierre-Ayot, créé à sa mémoire par la Ville de Montréal et l’AGAC, est remis annuellement et souligne la qualité des recherches d’artistes en début de carrière.
Formé en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal, Marc-Antoine K. Phaneuf est artiste, écrivain et commissaire d’exposition. Ses œuvres représentent des collections, des inventaires et des classements; elles étudient la culture populaire et les récits contemporains officiels et marginaux. Il a présenté son travail artistique dans de nombreux centres d’artistes autogérés, galeries et musées au Canada, incluant le Musée régional de Rimouski (2013), Optica, centre d’art contemporain (2015), Museum London (2015), la Grande Bibliothèque (2018) et le Musée des beaux-arts du Canada (2023). Auteur de plusieurs œuvres littéraires, dont Cavalcade en cyclorama (Le Quartanier, 2013), le Carrousel encyclopédique des grandes vérités de la vie moderne (La Peuplade, 2020) et Mauvaises herbes (Le laps, 2023), il a également publié de nombreux livres d’artiste, comme Hockeyeurs (Musée ambulant, 2021). Sur scène, il a présenté le diaporama commenté Fins périples dans les vaisseaux du manège global (depuis 2015) au Québec et en France. Établi à Québec, il cuisine surtout avec l’application Cooking du New York Times, et a longtemps considéré se faire tatouer sur l’avant-bras gauche un tableau des températures de cuisson des viandes.
Karen Tam 譚嘉文 est une artiste établie à Tiohtià:ke/Montréal dont les travaux de recherche et d’installation portent sur la construction et l’imaginaire des cultures, des communautés et des lieux de rencontres culturelles. Depuis 2000, elle expose ses œuvres et participe à des résidences en Amérique du Nord, en Europe et en Chine, notamment au Musée des beaux-arts de Montréal, à l’Irish Museum of Modern Art, au Victoria and Albert Museum, au Frankfurter Kunstverein et au He Xiangning Art Museum. Tam a été lauréate du Prix Giverny Capital 2021 décerné par la Fondation Giverny pour l’art contemporain. Elle est titulaire d’un doctorat en études culturelles de Goldsmiths (Université de Londres) et d’un MFA en sculpture de la School of the Art Institute of Chicago. Elle est commissaire adjointe chez Griffin Art Projects et est représentée par la Galerie Hugues Charbonneau.