Le libre accès (OA pour Open Acces) peut être défini de plusieurs manières et c’est un concept qui a évolué à travers les années. Au niveau fondamental, nous pouvons le décrire comme un accès en ligne gratuit aux résultats de la recherche publique. Ceci a lieu soit parce que l’éditeur·rice s’inscrit dans le libre accès (nommés « Gold OA, ») ou parce que les auteur·rices déposent des copies de leurs publications dans des dépôts en libre accès (nommés « Green OA »).
La déclaration la plus influente du mouvement, l’Initiative de Budapest pour l’accès ouvert (BOAI), définit le libre accès comme étant “la disponibilité gratuite sur l’Internet” et nomme les éléments suivants comme étant des permissions implicites d’utilisateurs concernant le contenu:
- Lecture
- Téléchargement
- Copie
- Distribution
- Impression
- Recherche
- Création d’un lien au texte intégral
- Indexation de données
- Utilisation en tant que donnée pour un logiciel
- Utilisation légale pour quelconque autre raison, sans obstacles financiers, légaux ou techniques autre que l’accès à l’Internet
La seule contrainte que le BOAI souligne au sujet des permissions ci-dessus c’est la nécessité « de donner aux auteurs le contrôle de l’intégrité de leur travail et le droit d’être correctement reconnus et cités » [1]. Comme l’accès gratuit et public aux résultats de recherche amène à plus de citations et d’impact, le mouvement du libre accès vise à augmenter les avantages de la recherche sur la société.
Le contenu libre accès n’inclut pas n’importe quel contenu disponible gratuitement en ligne, traditionnellement le terme a été utilisé pour décrire l’édition scientifique et érudite dans le contexte universitaire provenant de recherches financées par le secteur public, et rendues explicitement disponibles avec toutes les permissions que cela implique.
Le mouvement du libre accès a évolué à travers le temps en réponse aux défis particuliers de l’édition universitaire, comme les coûts exponentiellement en hausse des abonnements de publications académiques qui ont comme résultat que les bibliothèques universitaires ont du mal à entretenir leurs services à leurs utilisateur·rices. Les défenseur·es du libre accès pensent que ces compagnies d’éditions privées ne devraient pas profiter au détriment de la recherche financée publiquement.
Pendant qu’un soutien remarquable pour le libre accès est venu des communautés médicales et scientifiques, il y a cependant eu très peu de reconnaissance provenant de la communauté de recherches artistiques. Par contre, en 2008, la résolution sur les droits d’auteurs de l’Association internationale d’instituts de recherche en histoire de l’art (RIHA) (« The International Association of Research Institutes in the History of Art (RIHA) Resolution on Copyright ») [2] a averti qu’un « régime qui est excessivement protecteur des intérêts des détenteurs de droits actuels » peut étouffer l’avancement de l’étude créative et érudite. Les résolutions de la RIHA conseillent aux détenteurs de droits d’auteur·rice d’utiliser des exemptions larges et efficaces des droits d’auteur·rice pour la recherche, l’étude privée, la critique et l’analyse. Il est clair que les problèmes d’accès et de restrictions de grande portée de droits d’auteur·rice s’appliquent autant aux disciplines des arts qu’à la science, la médecine et la technologie.
Le libre accès n’exclut pas, par définition, les autres formes de diffusion. Il est possible de rendre des publications disponibles à travers un dépôt en libre accès, et de vendre des copies numériques ou imprimées de la même publication. Athabasca University Press est un éditeur qui rend ses publications disponibles par téléchargement gratuit et offre également à la vente des versions imprimées. Le centre des arts actuels Skol est un centre d’artistes à Montréal qui a rendu la majorité de ces publications disponibles dans e-artexte et vend aussi des versions imprimées à travers leur site Internet.
Le libre accès peut servir comme une voie complémentaire de diffusion de publications. Il y en a qui croient qu’un accès augmenté et une visibilité internationale fournie par un dépôt en libre accès peuvent mener à une plus grande vente de publications imprimées. À ce jour, il n’existe aucune recherche définitive pour soutenir cette affirmation, par contre il y a une étude pilote en cours au Royaume-Uni pour évaluer l’utilisation et la vente des monographies en libre accès versus les monographies disponibles de manière commerciale [3]. Les résultats de cette étude seront disponibles en 2014.
Entre temps, nous encourageons les éditeur·rices en arts visuels à envisager le modèle du libre accès comme un moyen d’élargir la distribution et la portée de leurs publications.
À propos du libre accès
Wikipédia – Libre accès (édition scientifique)
Libre accès à l’information scientifique et technique – INIST
(en anglais)
Peter Suber, Open Access Overview
Exemples d’éditeurs de libre accès
Public Library of Science
Open Book Publishers
Athabasca University Press
Metropolitan Museum of Art is now making some of their past titles available for free online
National Gallery of Art, USA. Open Access Policy for images of works of art presumed to be in the public domain
Directory of Open Access journals – Art and Architecture
Dépots en libre accès en beaux-arts
University of the Arts London Research Online
Références
1.L’Initiative de Budapest pour l’accès ouvert. 2002.
- La résolution RIHA sur les droits d’auteurs de l’Association internationale d’instituts de recherche en histoire de l’art (2008).
3. OAPEN: Projet pilote JISC en cours maintenant pour évaluer l’utilisation et les ventes des monographies en libre accès vs. les monographies disponibles de manière commerciale.