Photo : Welcome to Africville, Dana Inkster, 1999, collection VTAPE. Avec l’aimable permission de Yaniya Lee, 2020.

Yaniya Lee @ Artexte

Archives périphériques

Été 2021

Les artefacts et les récits des femmes queer noires font rarement surface dans les archives et les canons en histoire de l’art. Pourtant, comme le note Katherine McKittrick dans «Mathematics Black Life», les généalogies des Noirs – de la vie noire – se trouvent dans les archives. Chez Artexte, la chercheuse en résidence, Yaniya Lee suit ainsi la trace de blackness et de production culturelle noire dans la collection. Respecter la tendance fugitive du blackness signifie qu’il ne peut pas s’agir d’un projet de capture – au mieux Lee espère trouver le mouvement et les lieux de repos temporaires d’une présence archivistique noire, et tracer une trajectoire de dislocations.

Cette recherche située commence par plusieurs questions: comment la collection Artexte détient-elle la production culturelle noire? Que contient-elle que les étiquettes ne signalent pas? De quelles manières les pratiques des arts noirs restent-elles en dehors de la capture? Que signifie le travail d’archivage pour les Noirs?

 

Yaniya Lee est une écrivaine et critique qui s’intéresse au potentiel de l’organisation collective et de la collaboration pour rendre visible – et défaire – le pouvoir institutionnel. Ses recherches interdisciplinaires questionnent les pratiques de la lecture critique et réexaminent les histoires de l’art canadien. Ses écrits sur l’art ont été publiés dans Art in America, Vogue, Flash, FADER, Vulture, VICE Motherboard, Canadian Art, C Magazine et Chatelaine. En novembre 2019, Lee et la commissaire Denise Ryner ont co-organisé le symposium Bodies, Borders, Fields à Toronto. Durant trois jours, les séries d’ateliers, de spectacles et de conférences ont revisité une table ronde de 1967 portant sur le “noir”. À l’automne 2020, Lee et Ryner étaient rédactrices-invitées de Chroma, un numéro spécial du Canadian Art dédié aux artistes Noir.e.s et à l’histoire de l’art noir. 

Lee a participé à des résidences et programmes de bourses à l’AGO (2017, avec Emilia-Amalia), à Banff (2017), à la Blackwood Gallery (2018), ainsi qu’à la Gallery 44 (2018). À titre de chercheure en résidence à Vtape (2019-2020), elle a organisé le programme vidéo Fractured Horizon, ainsi qu’écrit l’essai Glitch and Figure: representation and refusal in the videos of Buseje Bailey and Ariella Tai. Lee a fait partie des comités de consultatifs de rédaction de FUSE Magazine et de C Magazine et siège actuellement sur le conseil d’administration de la galerie Mercer Union. De 2017 à 2021, elle a été rédactrice des articles de fond pour le magazine Canadian Art, et s’est depuis jointe à l’équipe de rédaction d’Archive Books au printemps 2021. Yaniya Lee est également candidate au Doctorat en Gender Studies à l’Université Queen’s et enseigne la critique d’art à l’Université de Toronto.