Discours et histoires en mouvement est de se pencher sur comment les pratiques artistiques peuvent non seulement remettre en question les récits dominants normatifs et coloniaux, mais aussi faire changer nos/leurs/toutes les perspectives sur et à l’intérieur de ceux-ci – alors que ces récits prennent forme, sont remis en scène ou simplement itérés – depuis le texte au script, à l’index, au son, au langage, à la chorégraphie et à la sculpture.
Carlota Dertnig
Anique Jordan
Par l’emprunt d’éléments de la mascarade comme l’imitation, la participation du public, les propos à teneur politique et la performance, l’œuvre d’Anique Jordan vise à incarner, perturber et brouiller l’archive. À travers ses projets récents — tels que Mas’, un cortège funèbre orchestré par un DJ, Evidence, qui relate par le son un procès pour meurtre tenu à Toronto en 1894, et la série photographique ban’ yuh belly, qui documente la violence structurelle au sein de communautés racialisées de Toronto —, Anique Jordan présente ses dernières recherches archivistiques et examine comment la performance, l’autoportrait et les processus collectifs réunissent le passé et le futur dans l’instant présent. Suivi par une conversation avec Joana Joachim.
Anique Jordan est une artiste, auteure et commissaire qui aborde la question des possibilités dans tout ce qu’elle crée. En tant qu’artiste, elle travaille la photographie, la sculpture et la performance et a régulièrement recours à la théorie de l’hantologie pour défier les récits historiques et créer ce qu’elle définit comme des images impossibles. Jordan a présenté sa pratique en tant qu’artiste et commissaire impliquée dans sa communauté à l’Université Harvard à titre de conférencière canadienne invitée pour l’année 2017 et dans de nombreuses institutions à travers les Amériques. En 2017, elle a co-commissarié l’exposition Every. Now. Then: Reframing Nationhood au Musée des beaux-arts de l’Ontario. Ses œuvres ont été exposées dans des galeries et musées tels que la Galerie de l’Université York, la Art Gallery de Guelph, la Doris McCarthy Gallery, la Wedge Collection, le musée des beaux-arts de Windsor, la Gallery 44 et Y+ Contemporary. Elle a reçu de nombreux prix et bourses, incluant le prix de l’artiste émergent de l’année de la Toronto Arts Foundation en 2017. Cette année, Jordan a effectué une résidence d’artiste à la Osgoode Hall Law School et obtenu le prix de l’artiste émergent de la Fondation Hnatyshyn. Ses œuvres se retrouvent dans des collections publiques et privées à l’échelle nationale.
Adam Kinner
Adam Kinner discute de sa récente mise en scène d’une œuvre de groupe présentée au Musée d’art de Joliette intitulée Suite canadienne, a demonstration, d’après une chorégraphie antérieure de Ludmilla Chiriaeff. Ce projet s’appuie sur des recherches archivistiques sur l’histoire de la chorégraphie au Québec et sur les enjeux des danses sociales que l’œuvre originale des années 1950 a instrumentalisés dans sa revendication d’authenticité. En mettant au jour et en réinterprétant des textes et des mouvements historiques, l’œuvre de Kinner nous invite à appréhender l’histoire du Québec sous un autre angle et à repenser notre façon de performer la nation. Suivi par une conversation avec Vincent Bonin.
Adam Kinner (Washington, D.C., 1984) est un artiste qui vit et travaille à Montréal. Ayant une formation en musique, il réalise des œuvres aux frontières de la performance, du son et des arts visuels, en collaboration avec des danseurs et des musiciens. Ses plus récents projets comprennent Instructions for a performance by Emma Goldman, une exposition à la Foreman Art Gallery tirée de ses recherches sur la bibliothèque et salle d’opéra Haskell, un édifice patrimonial situé à cheval sur la frontière entre le Canada et les États-Unis; une exposition à Artexte qui rassemble des histoires de performances nationales et personnelles, des œuvres sonores et des lectures; une performance avec huit saxophonistes au Musée d’art contemporain des Laurentides et; un projet de recherche-performance pour le OFFTA à Montréal. Il a présenté son travail à la galerie Leonard et Bina Ellen, à SBC Galerie d’art contemporain, à la Galerie de l’UQAM, au Musée McCord ainsi qu’à l’Usine C, Tangente, Studio 303 et Innovations en concert. Son travail a été exposé au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France et en Belgique. À l’été 2017, Kinner a effectué une résidence à la Vila Sul à Salvador de Bahia, au Brésil. Il détient un diplôme de l’Université McGill et de l’Université Concordia et termine actuellement une maîtrise en beaux-arts à la School of the Art Institute de Chicago.