Le titre est une citation de Joseph Beuys. [1]
14 - 17 février 2018
Vernissage : mercredi 14 février de 18 h à 20 h
Présentation et dépôt de la documentation à 18 h 30
Commissaire : Maude Johnson
Objects aren’t very important any more est une exposition qui évalue rétrospectivement le projet performatif de Thierry Marceau intitulé 1/100 de 2-22, J’aime Montréal et Montréal m’aime et qui l’augmente simultanément. En conjonction avec une publication produite à des fins documentaires dont le titre reprend celui de l’œuvre, l’exposition en incarne la cinquième et dernière phase. Dans le cadre de la Politique du « 1 % » [2], Marceau investit périodiquement le 2-22 au cours des six dernières années. Il personnifie l’artiste conceptuel allemand Joseph Beuys (1921-1986) et, prenant pour point de départ sa performance iconique I Like America and America Likes Me (1974), développe une série d’interventions ayant lieu dans les vitrines qui composent le mur-rideau du bâtiment dans l’intention « d’habiter l’édifice ».
Objects aren’t very important any more rassemble des images et des objets résultant de l’œuvre ; elle met en lumière divers éléments dans un souci de mise en commun de l’ensemble composite créé par Marceau. À cela s’ajoute une installation dans l’espace de recherche, organisée autour de la publication 1/100 de 2-22, J’aime Montréal et Montréal m’aime et fournissant des pistes de réflexion supplémentaires destinées à enrichir la compréhension du travail de l’artiste. Il s’agit d’une tentative de décortiquer les différents niveaux du projet et d’en montrer la complexité. Par ailleurs, l’exposition invite à examiner la dimension performative au cœur du procédé de l’œuvre, de manière à en dégager et à en affirmer l’apport. Sans laisser de traces matérielles, les interventions auront imprégné l’espace : une présence l’habite désormais, générée dans la mémoire même du 2-22. Tel un fantôme, Beuys demeure dans l’édifice, sa représentation subsistant dans les interstices de celui-ci. Dans le cadre du vernissage de l’exposition se tient une présentation de l’artiste et le dépôt de la documentation du projet à Artexte. Ce dernier segment performatif marque le transfert de l’œuvre du spectacle à la mémoire et, de ce fait, en oriente l’existence future.
[1] Willoughby Sharp, « An Interview with Joseph Beuys », Artforum, novembre 1969 ; reproduit dans Lucy R. Lippard, Six Years: The Dematerialization of the Art Object from 1966 to 1972, Berkeley : University of California Press, 1973 : 121.
[2] Adoptée en 1961, la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics est une mesure provinciale exigeant l’affectation de 1 % du budget de construction de tout bâtiment ou aménagement d’un site public à la réalisation d’œuvres d’art précisément conçues pour l’espace.
Artiste multidisciplinaire, Thierry Marceau développe une pratique de personnification depuis 2004. Alliant performance, vidéo, photographie et installation, son travail problématise l’interprétation admise d’une série de figures iconiques et d’images populaires. Il se met en scène à travers des portraits performatifs qui carburent à même la mémoire collective ; Marceau remanie, réassemble et détourne de manière à déconstruire les récits publics. Son travail fait l’objet de nombreuses expositions au Québec, au Canada et aux États-Unis.
Auteure et commissaire indépendante, Maude Johnson détient une maitrise en histoire de l’art de l’Université Concordia. Elle s’intéresse à la relation entre corps, temps et espace(s). Ses recherches investissent notamment les pratiques performatives et curatoriales. Elle collabore à la revue esse arts + opinions depuis 2016 et contribue à de nombreux projets en arts contemporains, expositions, publications et évènements.