Stanley Février, 2018.

AN INVISIBLE MINORITY

Une installation par Stanley Février

24 - 27 janvier 2018

EXPOSITION :

Je suis invisible, comprenez, tout simplement parce que les gens refusent de me voir. *
Ralph Ellison, Invisible man, 1952

L’invisibilité dont il est question ici repose sur un regard critique des institutions muséales et porte une réflexion sur le système de reconnaissance établit dans le milieu de l’art contemporain québécois. La notion d’identité se déploie comme un ensemble de données qui permet à un individu, à un groupe de se construire, mais aussi de se différencier des autres (Norbert, 1991). De mes origines, je suis contraint à faire un art qui n’est pas tout à fait québécois : de l’art dit ethnique. Questionner le regard que l’autre porte sur moi, c’est analyser où je me positionne dans ma pratique artistique, autant que dans le monde de l’art. Ce regard fait état des problématiques relatives à la diversité, aux différentes formes d’instrumentalisation institutionnelle et des dispositifs contemporains de l’art liés à l’exclusion des pratiques d’artistes des minorités visibles noires.

Se positionnant dans l’espace critique ouvert par Fred Wilson, mon travail questionne l’absence des artistes issus des minorités visibles au sein de la collection muséale, particulièrement le Musée d’art contemporain de Montréal. Par son œuvre Mining the Museum, Wilson aborde une nouvelle perspective en montrant « l’autre » histoire de l’institution muséale, celle des communautés ethniques de Baltimore. C’est dans ce même ordre d’idée, à travers une Analyse de la collection du Musée d’art contemporain de Montréal à partir du critère de la diversité ethnoculturelle transposée dans une installation que je questionne et démontre l’existence d’inégalités en faveur des identités nationales et internationales au sein de la collection muséale, particulièrement le Musée d’art contemporain de Montréal. Ainsi, je mets en cause l’identité culturelle de la collection permanente du Musée d’art contemporain de Montréal. Existe-il une homogénéité et une monoculture dans les institutions culturelles ? Comment gérer ce dialogue et créer un pont entre les institutions culturelles institutionnelles et les artistes dits de la « diversité » ?

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Elias Norbert, La société des individus, Fayard, Paris, 1991

«Invisible par nature est ce qui, échappant à la saisie de l’œil, est réputé irreprésentable. La liste des ces objets est longue, depuis le vent, dont on ne voit que les effets, jusqu’aux idées platoniciennes qui ne sont accessibles qu’à une contemplation qui n’a rien de visuel». (François Lecercle, «Préambule», in Visible/Invisible au théâtre, Textuel, Revue de l’UFR «Sciences des textes et documents» de Paris 7, n° 36, 1999, pp. 5-23, p. 15).

*Traduction par Artexte

CONFÉRENCE :

La présence des artistes noirs et des artistes autochtones dans les galeries d’art contemporain membres de l’AGAC à Montréal en 2016 et 2017.

Cette étude statistique décrit la présence des artistes noirs et des artistes autochtones dans les galeries montréalaises membres de l’AGAC en 2016 et 2017. Elle découle d’une première étude statistique intitulée La sous-représentation des artistes issus de l’immigration dans les galeries d’art contemporain membres de l’AGAC à Montréal dont les résultats furent communiqués à l’Université de Montréal en février 2017 lors du 19e Colloque pour étudiants et jeunes diplômés organisé par le Centre d’études ethniques des universités montréalaises. Cette présentation concerne spécifiquement les résultats obtenus pour les artistes noirs et les artistes autochtones. Bien que ces deux groupes d’artistes ne comportent qu’un petit nombre d’individus, soit 7 sur 459 en 2016, l’analyse détaillée des résultats rend compte des défis relatifs à leur reconnaissance.

 

Notices biographiques

Stanley Février termine actuellement une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il s’intéresse  aux tragédies modernes et aux enjeux sociopolitiques qui portent une réflexion sur la valeur de la vie au XXIe siècle dans le contexte de globalisation.

Filipa Esteves détient une maîtrise en histoire de l’art (Université de Montréal) et s’intéresse à la représentation culturelle en art contemporain. Elle est récipiendaire de la Bourse Images pour la paix (Université de Montréal).